Jadis. Jadis. Maintenant.

Je n’ai pas écris depuis septembre 2008…

La honte.

J’ai bien tenu un journal papier pendant quelque temps. Rien de bien intéressant. La vie. La mienne. Mon quotidien. Et ensuite rien. Presque 2 ans sans écrire. M’enfin, j’ai quand même commencé ce blog. Mais je n’ai pas vraiment écris. J’ai simplement relaté des faits, question de me souvenir et de laisser une trace dans ma mémoire qui parfois me joue déjà des tours.

Alors me revoilà. Et j’ai peur. Parce que les mots me venaient bien lorsque j’étais triste et miséreuse. Ma détresse mentale me donnait une certaine force dactylographique. L’esprit en cavale. Pensant à tout. À rien. Car ma conscience ne m’aime pas toujours. Et que j’ai malheureusement l’impression néfaste de constamment me répéter.  Alors je nage. Parmi ces neurones qui sont miens mais qui parfois ne me reconnaissent même pas. Ils me renient. Histoire de me faire payer mon manque de sollicitude à leur égard. Les négligeant à l’excès puisque je n’utilise que trop abondamment les onomatopées. Captivantes pour bébé mais guère aguichantes ou stimulantes pour cet encéphale qui réside sur mes épaules. Et qui se sait (autonome qu’il est en tout point) meilleur et supérieur à moi. Physiquement assez difficile à réfuter comme constat, trônant suprêmement sur mon être charnel. Cependant je m’insurge. Parce que je choisis les sons et interjections. Je décide de créer ces bruits qui sauront provoquer chez bébé toutes sortes de réactions farfelues. Je suis mon cerveau et il est moi. Nous sommes. Je. Il. Nous. Moi. Moi-Je.

Hum. J’ai la cervelle rébarbative au changement. Je lui ai laissé tant d’autonomie pendant ces deux dernières années. Et voila que je tente une rééducation. Téméraire… Mais satisfaite. La procrastination de cette page blanche parvenant maintenant à sa fin. J’en arrive à me demander comment je vais faire pour écrire de nouveau. Ce sera long et ardu. Peut-être pénible. Ou libérateur.

Qui sait!

Jadis de juillet 2008

J’écris pour écrire. Parce que je comprend souvent beaucoup de choses. Parce que je vois clair. Comme si les gens que je côtoyais étaient des livres tout grand ouverts mais qui malheureusement se croient fermés.

Je regarde leurs yeux et leurs sourires se transformer au gré des gens qu’ils croisent. Comme si de jouer la carte de la sincérité était suffisant pour déjouer ma clairvoyance. Je ris.

Exit l’authenticité de ceux qui se croient si bons joueurs. Les cachettes ne le restent pas longtemps. Pourquoi alors s’en créer. La seule utilité que j’y perçois est le sentiment d’insécurité coupable qu’ils trainent nerveusement tout contre eux perpétuellement. Tentant de camoufler misérablement toutes leur craintes de se faire débusquer.

Montrer à la face du monde que l’on ment. À soi. Aux autres…

Qu’elle ignominie pour ces personnes si parfaitement parfaite dans leur désire de l’être. Jamais je n’ai vu s’associer l’authenticité à la perfection. Parce qu’elle n’existe pas. Parce que la pureté de l’être réside justement dans ses carences. Déficiences dévoilées bien évidemment. Les secrets n’ayant jamais réussis à façonner autre chose que de la confusion souvent désordonnée.

Rendant la mensongère personne totalement désabusée. Aigrie. Mélancolique.

Tout ça pour tenter quoi? Impressionner! Et dans quel but? Éviter de se faire juger… Alors que vous le faites si bien. Alors jugez. Critiquez. Examinez. Jaugez. Désapprouvez.

Parce que j’écris pour écrire. Que je souris quand ça me plait. Je ris. Pleure. Je suis déçue. Contente. Joyeuse. Triste. Débordée. Débordante. Épuisante. Paradoxale. Contradictoire. Tordante. Délirante. Ricaneuse. Indépendante. Chialeuse. Folle. Paresseuse. Procrastinante. Justicière. Gentille. Bagarreuse. Vendicatrice. Charmeuse. Naïve. Peureuse. Aidante. Indécente. Polie. Incendiaire. Travaillante. Convaincue. Libre.

Moi.

Jadis de juin 2008

J’écoute…

Et verse une larme. Une rivière de gouttelettes salées. Frissonnant, tremblante, sous la force des soubresauts que m’occasionnent mes pleurs. Preuve incontestable que je suis vivante. Que mon coeur sanglote ou s’esclaffe. Mes larmes perlent au coin de mes yeux. Marrons lorsque je ris. Kaki lorsque je suis triste. Mon côté ambigüe s’exprime par la couleur noisette. Partiellement dorée. Rendant mon oeil plus coquin. Parfois taquin. Rarement mesquin.

Parce que j’écoute. J’entends. J’aime. Et que l’amour s’accorde mal aux mesquineries. Je m’écarte. M’étourdis. Choisissant des mots pour leur simple sonorité. Je me laisse emporter par leur textures plutôt que par leur sens. Quel imbroglio! Je cris à l’ignominie. Enfermez-moi. Que je grave les mots sur les murs de ma cellule. Qu’ils deviennent une partie de moi. Qu’ils restent tatoués sur les parois de ma conscience. À me divertir. Me concurrencer moi-même par leur force vitale. Mon Ça et mon Surmoi rivalisant sur l’utilité et la véracité de chacun d’eux. M’obligeant à les noyer dans un océan de larmes grises comme la matière qui me convainc d’écrire. Là. Maintenant. Cet encéphale quasi autonome qui utilise mon corps pour s’exprimer. Se faire entendre.

J’écoute…

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Je suis là. Musique dans les oreilles. À écrire. Encore et encore. Comme un besoin perpétuel de m’exprimer. Je reviens inlassablement devant cette page toute de blanc vêtue. Elle me nargue. Je l’aime. Elle me provoque. Je l’adore. Mon coeur qui bat un peu plus vite. Ma respiration qui s’affaiblit. J’ai les doigts qui engourdissent. Je m’asphyxie. Les mots m’étouffent. Ils désirent tous une place de choix. Mais comment faire alors que je les apprécie tous? Le combat est d’une qualité extrême. Variant sous les envies qui me tenaillent. M’alléchant par leur diversité. Leur charme unique et momentané. Je suis perdue. Dans cet univers d’images mentales toutes aussi belles les unes que les autres. Mais comment les montrer? De quelle façon peut-on regarder dans le cerveau de quelqu’un… Autrement que par ses mots. Qui sont pourtant si interprétables. Si maniables au travers du vécu de chacun. Des yeux qui les regardent ou les lisent ou les vivent. Vous vivez les mots? Je les ressens. Chacun d’eux. Ils sont si vigoureux et puissants. Ils m’intimident presque par moment. Alliant cette gêne à ma peur de construire une image qui ne me représente pas. Cette peur de l’interprétation qui me fais parfois choisir un moindre mot. Parce qu’il a moins d’impact. De force. Mais alors? C’est que je vous juge? Et si je le fais c’est que je me juge d’abord moi-même? Quel imbroglio. La confusion règne dans ce texte qui ne ressemble à rien. Autant par son manque de structure que de mots qui m’enchantent. C’est le chaos. Je me contredis invariablement. Un paradoxe ai-je déjà affirmé? Il s’affirme lui même finalement!