La source?

Ah…

J’ai envie de m’émerveiller. De m’extasier. De rester là. Plantée devant lui. En admiration devant mon notre oeuvre. Rester là. En transe devant ses exploits. Quand il me regarde et se met à sourire.

À éclater de rire.

À tourner sur le dos.

À faire jouer de la musique lui même en tirant sur the toutou-machin qui fait du son. Pas les dix autres autour.

Nah. The toutou-machin. Juste celui-là. Y’a de quoi être fière.

Changement total de cap. Je me suis relue les pages de blog que j’avais écrites à mes débuts. Dans ce temps lointain ou j’avais une centaine de visiteurs par jours. Ou je lisais religieusement mes commentaires auxquels je répondais tout aussi consciencieusement. Je racontais ma vie. Par petites tranches. Parfois plus grandes. Simplement. Et c’est ce que les gens aimaient de moi. Je vivais. Je racontais. Vraiment.

C’est ce qui me manque ici. Je considérais mes visiteurs comme des amis. Ce qui me simplifiait la tâche lorsque venait le temps de me livrer. Corps et âme. Entière. Comme je sais l’être.

Totalement orgueilleuse. Ricaneuse. Chialeuse. Bienveillante.

Chiante. Sarcastique. Contrôlante. Assommante. Naïve. Paradoxale. Emmerdeuse.

Ambigüe. Douce. Peureuse. Bonne. Impatiente. Empathique.

Usant à outrance du coq-à-l’âne. Optimiste.

Négligemment coquette. Flexible. Paresseuse. Aimable. Instable…  M’enfin.

Vous aurez compris l’essence du travail ici. Je suis. Voilà. Tout ça. Et plus. Et moins. Et parfois rien.

Alors quoi. Variation sur un même thème. Je me retape la version blog-journal-intime et j’arrête d’emmerder la terre entière avec mes doutes de blogueuse merdique. Ouais. Vive le positivisme.

‘Je reviens. Je reviens.’ Disais-je? Ah ah ah. Y’a de quoi être fière!

Léthargie

J’accumule les brouillons. J’écris. Tous les jours. Et je ne publie pas. Je me relis et je m’ennuie. Royalement. Alors je reste là. Devant cette page. Blanche évidemment. À accumuler un certain nombre de mots. À reculer. Avancer. Me dire qu’on s’en fou bien de ce que j’écris tant que ça me fait du bien. Qu’au fond j’ai beau écrire de façon publique, au final, c’est moi que me lit. Moi qui écrit. Et que malgré le fait que je sois loin d’être égoïste, le je-me-moi vient d’être tapé au moins dix fois en cinq lignes. Magnifique. L’art de savoir écrire ne m’appartient définitivement pas encore. Le sujet se résumant à moi-même. Mon homme et mon bébé. N’ayant plus de vie sociale depuis que je suis mère au foyer, je me dégrade. M’avilis et me dilue. Je communique par monosyllabe. Celles que mon enfant comprend, imite et que mon homme décode. Je fait bien quelques phrases complète histoire que mon garçon réussisse à parler un jour. Quelques. De plus j’évite les virgules. Je massacre mon texte de point. Je les aime bien ceux là. Et j’évite les espaces. Les paragraphes. Les marges. Les alinéas. J’ai le verbe dactylographique aujourd’hui. Parce que j’ai les neurones ankylosés. Ils arrivent à peine à s’électrifier le bout de la dendrite. M’enfin. La journée finira bien par finir. Et la semaine aussi tant qu’à sembler désespérée. Mais avant tout, la fin de cette page blanche. Pourquoi ne pas rire de mes inepties plutôt que de pleurnicher un coup sur mon incapacité à pondre ne serais-ce qu’un paragraphe délectable. Recherché. Sapide.

Ô, mais vois tu comme moi? Sapide. Je ne t’avais jamais utilisé. Je te connaissais à peine et voilà que tu apparais ici. Nonchalamment. Avec une telle lenteur qu’il t’aura fallu 257 mots d’intro afin que tu daignes te pointer. Que tu oses sortir de mon inconscient pour venir t’afficher ici, simple antonyme d’insipide. Mais pourtant instigateur de questionnement. D’où viens-tu? Sapide. De sapidus. Qui a du goût et de la saveur. Magnifique.

Marieve=1 Léthargie=0

Jadis de juin 2008

J’écoute…

Et verse une larme. Une rivière de gouttelettes salées. Frissonnant, tremblante, sous la force des soubresauts que m’occasionnent mes pleurs. Preuve incontestable que je suis vivante. Que mon coeur sanglote ou s’esclaffe. Mes larmes perlent au coin de mes yeux. Marrons lorsque je ris. Kaki lorsque je suis triste. Mon côté ambigüe s’exprime par la couleur noisette. Partiellement dorée. Rendant mon oeil plus coquin. Parfois taquin. Rarement mesquin.

Parce que j’écoute. J’entends. J’aime. Et que l’amour s’accorde mal aux mesquineries. Je m’écarte. M’étourdis. Choisissant des mots pour leur simple sonorité. Je me laisse emporter par leur textures plutôt que par leur sens. Quel imbroglio! Je cris à l’ignominie. Enfermez-moi. Que je grave les mots sur les murs de ma cellule. Qu’ils deviennent une partie de moi. Qu’ils restent tatoués sur les parois de ma conscience. À me divertir. Me concurrencer moi-même par leur force vitale. Mon Ça et mon Surmoi rivalisant sur l’utilité et la véracité de chacun d’eux. M’obligeant à les noyer dans un océan de larmes grises comme la matière qui me convainc d’écrire. Là. Maintenant. Cet encéphale quasi autonome qui utilise mon corps pour s’exprimer. Se faire entendre.

J’écoute…

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Je suis là. Musique dans les oreilles. À écrire. Encore et encore. Comme un besoin perpétuel de m’exprimer. Je reviens inlassablement devant cette page toute de blanc vêtue. Elle me nargue. Je l’aime. Elle me provoque. Je l’adore. Mon coeur qui bat un peu plus vite. Ma respiration qui s’affaiblit. J’ai les doigts qui engourdissent. Je m’asphyxie. Les mots m’étouffent. Ils désirent tous une place de choix. Mais comment faire alors que je les apprécie tous? Le combat est d’une qualité extrême. Variant sous les envies qui me tenaillent. M’alléchant par leur diversité. Leur charme unique et momentané. Je suis perdue. Dans cet univers d’images mentales toutes aussi belles les unes que les autres. Mais comment les montrer? De quelle façon peut-on regarder dans le cerveau de quelqu’un… Autrement que par ses mots. Qui sont pourtant si interprétables. Si maniables au travers du vécu de chacun. Des yeux qui les regardent ou les lisent ou les vivent. Vous vivez les mots? Je les ressens. Chacun d’eux. Ils sont si vigoureux et puissants. Ils m’intimident presque par moment. Alliant cette gêne à ma peur de construire une image qui ne me représente pas. Cette peur de l’interprétation qui me fais parfois choisir un moindre mot. Parce qu’il a moins d’impact. De force. Mais alors? C’est que je vous juge? Et si je le fais c’est que je me juge d’abord moi-même? Quel imbroglio. La confusion règne dans ce texte qui ne ressemble à rien. Autant par son manque de structure que de mots qui m’enchantent. C’est le chaos. Je me contredis invariablement. Un paradoxe ai-je déjà affirmé? Il s’affirme lui même finalement!