En 2008, je rêvais de Chouchou.

La page blanche…

Trop facile de lui résister. J’abdique chaque fois. Je me convainc que je manque de temps. Que je ne suis pas inspirée et ou inspirante.

Je me laisse aller à faire tout, sauf venir ici, m’évader comme j’en avait l’habitude il y a quelques années. J’en suis venue à oublier ma personnalité. Comme si la maternité m’avait un peu  »déconstruite » ou plutôt laissée dans une sorte de transe d’où je ne sort que très peu. Comme à moitié endormie. Confortable mais ennuyant.

Alors en souvenir des mes sentiments et mes émotions alors que mon Chouchou n’était qu’un idéal pas encore atteint…

<<Corruption Bleu de Minuit

J’écoute Yeah Yeah Yeah et je sautille sur ma chaise. J’ai les fesses en feu. Les muscles en panique lactique. J’adore. Les orteils qui battent le rythme. Je danse comme une déchaînée. Seule devant cet écran. De moins en moins blanc. Si je le veux. Si Dieu [c’est-à-dire mon cerveau] le veux. Mouah! Je suis mon propre Dieu. Je m’adore donc adorez-moi. Exécration répulsive de la modestie. V’la qu’elle s’étouffe la jolie. Je ne suis plus assez pure pour elle. Soit! Je me quitte! M’exile moi-même en moi. Question de me balader. M’évader. Jouir de moi. Pourquoi pas! Jésus à déjà touché à son pipi autrement que pour le secouer v’croyez? Serais-je obsédée par Jésus! Il est en chacun de nous. Donc il est en moi Ô! Quelle inconvenance. Aurais-je le courage de me refuser au fils de Dieu… Mais quel Dieu? Ô ! Mon fils! Adultère. Infâme mère! Écouter Yeah Yeah Yeah me trouble.

Stop.

Publication d’une minute intensive ou les secondes se sont totalement étirées pour me laisser jouir de moi. Le noir et le blanc. Publieront du jaune et du noir. Publierons des images mentales. Parce que j’aime les visions phalliques. Parce qu’elles polluent mon environnement. Elles attaquent les bananes. Et le téléphone. Et les barreaux de chaise. Ma rétine droite qui se régale. V’la la gauche qui crie au secours. Si pure mais si dépravée. Comment continuer dans une telle contradiction! La corruption qui s’empare de mon milieu. Moi. Centrée mais si déphasée!>>

Je me relis et je reconnais si peu cette écriture. Si libre et insouciante. Je peine à y retourner alors que ça pourrait être si simple. Cesser de penser. Écrire. De façon automatique, sans filtre.

J’en rêve.

Jadis. Jadis. Maintenant.

Je n’ai pas écris depuis septembre 2008…

La honte.

J’ai bien tenu un journal papier pendant quelque temps. Rien de bien intéressant. La vie. La mienne. Mon quotidien. Et ensuite rien. Presque 2 ans sans écrire. M’enfin, j’ai quand même commencé ce blog. Mais je n’ai pas vraiment écris. J’ai simplement relaté des faits, question de me souvenir et de laisser une trace dans ma mémoire qui parfois me joue déjà des tours.

Alors me revoilà. Et j’ai peur. Parce que les mots me venaient bien lorsque j’étais triste et miséreuse. Ma détresse mentale me donnait une certaine force dactylographique. L’esprit en cavale. Pensant à tout. À rien. Car ma conscience ne m’aime pas toujours. Et que j’ai malheureusement l’impression néfaste de constamment me répéter.  Alors je nage. Parmi ces neurones qui sont miens mais qui parfois ne me reconnaissent même pas. Ils me renient. Histoire de me faire payer mon manque de sollicitude à leur égard. Les négligeant à l’excès puisque je n’utilise que trop abondamment les onomatopées. Captivantes pour bébé mais guère aguichantes ou stimulantes pour cet encéphale qui réside sur mes épaules. Et qui se sait (autonome qu’il est en tout point) meilleur et supérieur à moi. Physiquement assez difficile à réfuter comme constat, trônant suprêmement sur mon être charnel. Cependant je m’insurge. Parce que je choisis les sons et interjections. Je décide de créer ces bruits qui sauront provoquer chez bébé toutes sortes de réactions farfelues. Je suis mon cerveau et il est moi. Nous sommes. Je. Il. Nous. Moi. Moi-Je.

Hum. J’ai la cervelle rébarbative au changement. Je lui ai laissé tant d’autonomie pendant ces deux dernières années. Et voila que je tente une rééducation. Téméraire… Mais satisfaite. La procrastination de cette page blanche parvenant maintenant à sa fin. J’en arrive à me demander comment je vais faire pour écrire de nouveau. Ce sera long et ardu. Peut-être pénible. Ou libérateur.

Qui sait!